Selon J.B. Chomel, Docteur Regent en la faculté de Medecine de Paris, de l’Academie Royale des Sciences, & Conseiller Medecin ordinaire du Roy. A Paris, 1712 :
« La proprieté vulneraire en general peut être attribuée à tout remede capable de guerir une playe, ou externe ou interne, soit qu’elle soit recente & accompagnée d’hemorragie ; soit quelle soit vieillie & ulcerée ; soit enfin qu’il y ait intérieurement des depots d’humeurs extravasées, ou des obstructions dans le voisinage de la playe, qui en empêchent la reunion & la cicatrice : Ces differentes circonstances me donnent lieu de separer les plantes Vulneraires en Astringentes, Detersives, & Aperitives. Les Plantes Vulneraires Astringentes sont celles qui peuvent en resserrant les vaisseaux arrêter le sang, & suspendre les hemorragies si dangereuses dans la pluspart des playes nouvelles : on les applique exterieurement, & on en fait prendre intérieurement l’infusion ou le jus. On s’en sert aussi avec succez dans les cours de ventre & la dyssenterie; dans le flux immoderé des mois & des hemorroides, dans les fleurs blanches & dans toutes les évacuations excessives. On envoye depuis quelque temps des Alpes & des Montagnes de Suisse un mélange de differentes plantes sêches, sous le nom de Faltran ou Vulneraires de Suisse, dont l’usage est devenu tres familier. On entend par Remedes detersifs ceux qui sont capables de netoyer les playes, c’est a dire de faire tomber les chairs mauvaises & baveuses qui entretiennent la pouriture, empechent la reunion de la playe & la formation de la cicatrice. Les PlantesVulneraires aperitives ont la proprieté d’emporter les obstructions, de pousser le sable & les matieres glaireuses par la voye des urines, lesquelles outre ces vertus sont d’un usage familier entre les herbes Vulneraires, les unes étant mêlées en quantité dans celles qu’on nous envoye de Suisse. »
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