Lorsqu’il décide de devenir peintre, vers 1830, le jeune Alexandre Debelle s’engage dans une carrière de paysagiste et s’inscrit ainsi dans une tradition artistique fortement ancrée à Grenoble. En cette période romantique, Debelle, comme ses contemporains, part à la découverte de son environnement et de son patrimoine. De ses excursions et de ses voyages, il rapporte de nombreux dessins dont beaucoup seront gravés ou lithographiés. Ils nous sont connus aujourd’hui grâce à la publication d’ouvrages comme le Guide du voyageur à la Grande Chartreuse (1836), les quatre volumes de l’Album du Dauphiné (1835-1839), l’Album d’Uriage (1849) ou Uriage et ses environs, guide pittoresque et descriptif (1850). Si sa carrière de paysagiste est brève, Debelle nous laisse ainsi un témoignage attachant des paysages et monuments en ce début de xıxe siècle.
Cette œuvre appartient à une série sur les différentes portes de Grenoble. Elle est exceptionnelle tant pour sa valeur documentaire que pour la richesse des détails qui sont présentés. Cette vue, prise du côté de la porte Très-Cloître (disparue en 1834) présente l’entrée de la ville de Grenoble côté est et le quartier à proximité du couvent Sainte-Cécile.
Une exposition présentée du 5 décembre 2024 au 29 mars 2025 par le Fonds Glénat pour le patrimoine et la création pour les 400 ans du Couvent Sainte-Cécile à Grenoble.
Quel lien peut-il y avoir entre un paysage des Alpes, une planche de bande dessinée, un guide Michelin, un tableau de Brueghel, une faïence de La Tronche, une nature morte, une bouteille de Château Yquem et Le Journal de Mickey ? On chercherait en vain la raison d’un tel éclectisme, si on ne disait pas tout de suite que cet inventaire à la Prévert est le fruit de l’enthousiasme et de l’opiniâtreté d’un collectionneur : l’éditeur Jacques Glénat.
Beaucoup, passionnément, à la folie, Jacques Glénat rassemble depuis des décennies un ensemble incroyablement divers d’œuvres et d’objets qui raconte son amour pour toutes les formes d’art et de création. Sous l’apparente déraison de ces collections, on trouve l’esprit d’ouverture d’un homme qui place à égalité la grande peinture et la bande dessinée, la montagne et la gastronomie, une faïence régionale et une bouteille d’un cru prestigieux hors d’âge.
Pour célébrer les 400 ans du couvent Sainte-Cécile, devenu aujourd’hui un haut lieu de la vie culturelle grenobloise, l’exposition inédite Passionnément, à la folie… la collection Glénat invite, à travers le regard d’un collectionneur d’une insatiable curiosité et la présentation de plus de 150 œuvres, à célébrer l’art d’hier et d’aujourd’hui sous toutes ses formes. Pour cet événement inédit du 5 décembre 2024 au 29 mars 2025, le commissaire d’exposition Bruno Girveau réunit notamment les œuvres de John De Andrea, François Avril, Pierre Bonnard, Pieter Brueghel le Jeune, André Cottavoz, Lucas Cranach le Vieux, Jean-Baptiste Camille Corot, Kees van Dongen, Gustave Doré, Philippe Druillet, Diego Giacometti, Pierre Hache, Ferdinand van Kessel, Henri Fantin-Latour, André Franquin, Francesco Guardi, Miles Hyman, Johan Barthold Jongkind, André Juillard, Régis Loisel, Jacques de Loustal, Milo Manara, Jacques Martin, Moebius, Zoran Music, François Pompon, Benjamin Rabier, Rembrandt, Samuel Rousseau, Sempé, Benjamin Spark, Jacques Truphemus, Zep, Félix Ziem, parmi d’autres…
Production de l’exposition : Fonds Glénat pour le patrimoine et la création
Né en 1950, Didier Convard débute comme dessinateur et crée plusieurs personnages dont Isabelle Fantouri, animée à quatre mains avec André Juillard, puis Cranach de Morganloup avec Jean-Luc Vernal dans Tintin en 1982. Aux éditions Glénat, il succède à François Bourgeon sur Brunelle et Colin. Il écrit et dessine Les Héritiers du Soleil dans Vécu, Chats dans Circus puis il écrit Neige pour Christian Gine et de nombreux autres titres. En 2000, il publie le premier tome de la célèbre série ésotérique Le Triangle Secret. Il continue aujourd’hui à travailler sur de nombreux projets dont la série L’Epopée de le Franc-Maçonnerie qui retrace, en 12 tomes, l’histoire des Francs-Maçons pour laquelle il est scénariste et directeur d’ouvrage.
Ce dessin représente un petit garçon en culotte courte qui tire l’immeuble sur roulettes des « édicion Glénat ». Il tient dans sa main un porte-documents comprenant des « contras d’oteur ». Par ce dessin, Convard fait référence aux débuts de la maison Glénat, créée en 1969 alors que Jacques Glénat était encore au lycée. En raison de son jeune âge il a alors été qualifié « d’éditeur en culottes courtes »..
Dessinateur, scénariste, auteur prolifique, Didier Convard a réalisé ce dessin en 2019 à l’occasion du cinquantième anniversaire de la maison d’édition Glénat.
Après le débarquement de Provence le 15 août 1944, la progression rapide des alliés contraint l’occupant allemand à se replier. Le 22 août au matin, les maquisards et groupes francs ainsi que le 1er bataillon de choc investissent la ville de Grenoble, bientôt rejoints par les soldats américains. Ils finissent par se regrouper place de Verdun, devant la préfecture de l’Isère, et affirment leur confiance et leur allégeance en la République enfin rétablie. La ville est libérée sans combat, les Allemands ont évacué la nuit précédente. Il faudra encore attendre quelques jours pour que le département de l’Isère soit officiellement libéré, le 2 septembre 1944.
Parmi les moyens de propagande employés durant la Seconde Guerre mondiale, l’affiche tint une place importante et fut largement utilisée entre 1940 et 1944 par le régime de Vichy et les autorités allemandes.
Les affiches ne disparurent pas pour autant des murs de France au moment de la Libération. Déployant d’immenses moyens matériels et humains pour débarquer sur le sol français et vaincre l’Allemagne nazie, les Alliés ne négligèrent pas l’aspect psychologique de la guerre à mener et éditèrent aussi des affiches à l’adresse des populations libérées. Ces techniques d’information et de propagande furent bien évidemment reprises par le Gouvernement provisoire de la République française pour rassembler les Français autour du général de Gaulle à la suite du débarquement de Normandie.
L’affiche présentée ici est signée par le comité de libération de Grenoble et fait référence à la fin des heures sombres de l’occupation pour permettre la remise en route de la République française. Véritable message d’espoir pour les Grenoblois qui vivent sous l’occupation depuis 1942, cette affiche montre donc les nouvelles ambitions du conseil municipal provisoire de Grenoble.
Réalisée en 1952 pour la SNCF par Louis Berthomme Saint-André, dit Saindre (Barbery, 1905 – Paris 1977), cette affiche est une invitation au voyage et à la découverte du territoire français.
« Visitez la France » : c’est avec ce slogan que la SNCF inaugure, en 1946, une grande campagne d’affichage pour relancer le tourisme après la Seconde Guerre mondiale. Les plus beaux paysages de France prennent ainsi vie sous le pinceau d’artistes célèbres comme Abel, Arthur Pages, Jacques Despierre ou Léon Devos.
Toutefois, le tourisme n’a pas attendu l’après-guerre pour se développer en France. Il naît au XIXe siècle grâce au développement des moyens de transport, et notamment du train. Dès les années 1890, les compagnies ferroviaires françaises font connaître les beautés de la France par des milliers d’affiches dites « de voyage », placardées dans les gares, les agences de voyages et même sur les bateaux transatlantiques. Ce sont donc les sociétés de chemins de fer qui diffusent les premières véritables affiches touristiques. Accompagnées d’une information horaire ou d’une carte géographique, elles sont imprimées en lithographie et invitent les voyageurs à visiter un site historique ou un paysage bucolique. Au tournant du siècle, une approche différente se développe en même temps que la publicité. L’image est unique, le texte se réduit, donnant ainsi à l’affiche une plus grande lisibilité.
Avec cette affiche, la SNCF valorise l’expérience même du transport, faisant de la vue par la fenêtre une composante à part entière du voyage. Le trajet, parfois long, devient ici une attraction touristique en tant que telle puisque les voyageurs sont invités à profiter d’un magnifique paysage alpin, entre le lac bleu azur et la neige éternelle.
Surnommé par Félix Fénéon « le Nabi très japonard », Pierre Bonnard vit comme une véritable révélation la célèbre exposition de gravures japonaises organisée par Siegfried Bing à l’École nationale des beaux-arts de Paris, en 1890. Aussitôt, il se met à acquérir des estampes japonaises qui deviendront (avec la photographie, qu’il pratique avec passion) une source d’inspiration capitale pour ses tableaux et notamment pour La Charmille, qu’il peint en 1901.
Dans son écrin de verdure, la charmille, qui donne son nom au tableau et qui n’est pas sans faire écho à La Cueillette, peinte simultanément par Édouard Vuillard, Bonnard livre à notre curiosité deux figures féminines qui se font face. Il s’agit probablement de membres de la famille du peintre, surpris à converser dans un jardin bordé, sur sa droite, par une allée gravillonnée. Ces silhouettes, que l’on devine à peine, sont vêtues d’une même longue robe gris perle, ceinturée à la taille à la manière d’un kimono privé de tout volume, tandis qu’elles-mêmes semblent flotter dans un espace affranchi des contraintes traditionnelles de la perspective centrale.
L’absence de profondeur du champ pictural, à la manière d’un petit monde se suffisant à lui-même, et le rejet de la plasticité des corps ne sont pas les seules caractéristiques de La Charmille à mettre au crédit du japonisme de Bonnard. Il y a aussi la hardiesse de sa palette : un camaïeu de verts qui tire sa luminosité d’ajouts ocre et blancs, et qui permet au peintre d’« exprimer toutes choses sans besoin de relief ou de modelé ». Bonnard ajoute : « Il m’apparut qu’il était possible de traduire lumière, formes et caractère rien qu’avec la couleur, sans faire appel aux valeurs. » Autant d’éléments qui font de La Charmille le point d’orgue de la partition japoniste composée par Bonnard dès Crépuscule en 1892 (musée d’Orsay), et qui ne manquèrent pas de retenir l’attention de l’un de ses augustes propriétaires, Georges Bemberg, le plus grand collectionneur d’œuvres de Bonnard de son temps.
François-Edmé Riçois (1795 – 1881) entre à l’école des Beaux-Arts en 1816 où il sera l’élève du grand paysagiste Jean-Victor Bertin, mais aussi d’Anne-Louis Girodet et de Constant Bourgeois. Il commence rapidement au Salon car, dès 1819, il y présente sa première toile : une vue de Montreuil, conçue et peinte selon les goûts très classiques de l’époque. Bien accueilli par le public, Riçois développe sa manière et adopte des lumières douces et chaleureuses qu’il utilisera jusqu’à ses dernières œuvres. En 1824, il obtient d’ailleurs une médaille de seconde classe au Salon et expose partout en France où il obtiendra aussi des récompenses.
Le jeune Riçois est un globe-trotter. Il sillonne les vallées françaises, traversant même les chaînes des Pyrénées puis des Alpes pour ramener des toiles aux saveurs étrangères. Il prend souvent pour modèle un bâtiment remarquable (châteaux régionaux ou églises, abbayes, ponts antiques) où encore des panoramas d’exception.
Ses paysages, de formats totalement divers, ont su trouver leur place dans les intérieurs bourgeois de tous types au fil du XIXe siècle et sont toujours autant recherchés aujourd’hui. Il présente ses dernières toiles au Salon de 1880, après 61 ans d’expositions, et meurt l’année suivante laissant une œuvre complète des paysages et monuments vus sous l’angle du XIXe siècle.
Réalisée pour le salon de 1870, cette toile présente une vue de la Grande Chartreuse, monastère et maison mère de l’ordre des Chartreux, une trentaine d’année avant l’expulsion des moines. Si la représentation du bâtiment semble être fidèle à la réalité, la montagne en arrière-plan est, quant à elle, complètement fantaisiste. Elle sert principalement à donner l’impression d’isolement et d’immensité de l’environnement du monastère tout en renforçant les émotions du spectateur.
François Edmé Riçois présente à plusieurs reprises la Grande Chartreuse et ses environs sous des angles et des formats différents. Le Louvre possède ainsi un dessin de l’artiste daté de 1820.
Le Musée dauphinois conserve quant à lui une autre version de notre tableau réalisé une vingtaine d’année plus tôt. Enfin, la collection d’art du couvent Sainte-Cécile comporte également une aquarelle préparatoire de l’artiste qui a notamment pu servir à la réalisation du tableau de 1870.
Cette gravure a été réalisée l’année même du mariage de l’artiste. Elle présente sa jeune épouse, Saskia, vêtue d’une robe foncée à manches bouffantes, portant également un châle clair en dentelle ainsi que des perles à ses oreilles, autour du cou et dans ses cheveux.
D’abord décrite par le marchand et historien d’art Edme-François Gersaint comme une « femme coiffée en cheveux » en 1751, elle est pour la première fois identifiée comme « la femme de Rembrandt » en 1796 par Daulby, sans que son nom soit mentionné.
Pour autant, cette identification n’est pas reprise au XIXe siècle, les collectionneurs préférant se fier à la simple description de Gersaint. Ce n’est qu’en 1893 qu’elle sera reconnue en tant que Saskia van Uylenburgh, la femme de Rembrandt.
Les bijoux représentés sur cette gravure se retrouvent d’ailleurs dans les inventaires des biens de Rembrandt au moment de sa faillite, témoignant ainsi de l’affection qu’il portait à son épouse.
La richesse de la tenue de Saskia et la tendresse émanant du portrait montrent toute l’humanité des représentations de l’artiste.
À partir du 15 février 2024, le Fonds Glénat présente un tout nouveau focus au sein du cabinet Rembrandt consacré à la représentation féminine dans la gravure de Rembrandt
Une sélection de 11 gravures est ainsi mise en avant (en complément des 35 gravures habituellement présentées). Une partie est issue des collections du Fonds Glénat nouvellement acquises, elles n’ont pour l’instant pas encore été présentées au public, l’autre partie résulte de prêts parisiens provenant de la collection Lugt conservée à la Fondation Custodia, et de la collection Dutuit conservée au Petit Palais. Ces gravures seront présentées autour de trois thématiques au centre de l’espace de présentation du cabinet Rembrandt.
Les gravures du Petit Palais seront exposées jusqu’au 15 mai et celles de la Fondation Custodia jusqu’au 20 juillet 2024. Elles seront ensuite remplacées par des gravures complémentaires issues de la collection du Fonds Glénat pour le second semestre 2024.
Du 15 février au 20 juillet 2024, le Fonds Glénat, en partenariat avec la Fondation Salomon à Annecy et la Galerie Isabelle Gounod à Paris, présente une exposition consacrée à l’artiste Glen Baxter, dans les cloîtres du couvent Sainte-Cécile.
Artiste et véritable poète, Glen Baxter est célèbre pour ses dessins surréalistes et absurdes. Né en 1944 à Leeds en Angleterre, il suit des cours à l’école des BeauxArts et découvre le surréalisme et le dadaïsme. Il développe alors une appétence pour le non-sens, l’incongru et l’ironie.
Les dessins légendés de Glen Baxter deviennent la marque de fabrique de l’artiste. Réalisées à l’encre de chine et au crayon gras, jouant avec les associations entre textes et images, ses œuvres nouent un rapport intense avec la langue et ses sonorités.
Exposé dans le monde entier (New York, Tokyo, Sydney, Londres…), Glen Baxter est aussi représenté par la galerie Isabelle Gounod à Paris. Ses œuvres sont présentes dans de nombreux musées et collections privées à travers le monde (Tate Britain, V&A Museum à Londres…) et ont illustré de prestigieux magazines tels que The New Yoker, The Independant on Sunday ou Vanity Fair. Glen Baxter est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages publiés en anglais et en français.
À travers la présentation d’une trentaine d’œuvres, cette exposition réalisée en partenariat avec la Fondation Salomon à Annecy propose de découvrir l’univers humoristique et décalé de Glen Baxter. Quatre thèmes sont ainsi mis en évidence.
Le premier touche à l’histoire de l’art, avec ses nombreuses références aux mouvements artistiques ayant particulièrement influencé l’artiste. Le deuxième, consacré à la gastronomie, pose un regard malicieux sur la cuisine française. Le troisième met en avant les « oncles fictifs », une figure très présente dans l’œuvre de l’artiste, mis en scène dans des situations absurdes et humoristiques qui ne sont pas sans rappeler le film Mon oncle de Jacques Tati. Enfin, le dernier thème est consacré à l’autodérision dont peut faire preuve Glen Baxter : l’occasion de présenter des anecdotes biographiques.
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