Selon J.B. Chomel, Docteur Regent en la faculté de Medecine de Paris, de l’Academie Royale des Sciences, & Conseiller Medecin ordinaire du Roy. A Paris, 1712 :
« On comprend assez par le terme d’Antiscorbutique tout ce qui est capable de guérir le scorbut : on remarque que la pluspart des Plantes qui meritent ce nom, abondent en sels acres soit fixes soit volatiles ; l’Herbe aux cuilliers, le Cresson, la Roquette, la Passerage &c. sont remplies de ces principes ; ces plantes sont tres propres à dissoudre un sang trop épais & à rétablir sa fluidité naturelle, qui paroît être considerablement diminuée dans la maladie dont il s’agit. C’est pour cette raison que les Plantes Aperitives & les Hepatiques sont souvent tres utiles dans le scorbut, parce qu’elles emportent les obstructions des visceres, & rendent la circulation plus libre en retablissant le commerce des liqueurs. Il y a cependant quelques précautions à prendre dans l’usage des Alcalis volatiles dont l’exces pourroit attirer l’inflammation dans les ulceres scorbutiques , & il est de la prudence du Medecin d’employer souvent les acides vegetaux, pour moderer l’activité des alcalis trop volatiles; dans ce cas l’Ozeille & le citron font merveille. Les amers temperez dans lesquels l’Alcali fixe l’emporte sur le volatile, come la racine & les feuilles du Trefle d’eau, la racine de Patience sauvage & quelques autres plantes sont aussi d’excellens Antiscorbutiques. On peut observer en general que le sel Ammoniac semble être la base des autres principes qui dominent dans les Plantes dont nous allons parler. »
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