Les plantes hystériques

Selon J.B. Chomel, Docteur Regent en la faculté de Medecine de Paris, de l’Academie Royale des Sciences, & Conseiller Medecin ordinaire du Roy. A Paris, 1712 :

« On appelle remedes Hystériques on Emmenagogues ; ceux qui sont propres à rétablir les évacuations naturelles au Sexe. On les employe ordinairement pour procurer les mois aux Filles, & guérir la plupart des maladies que cette suppression leur cause, comme sont les pâles couleurs, la jaunisse, les coliques, les migraines, &c. On donne aussi ce nom aux remedes capables de guérir les maladies de la matrice, ausquelles les femmes sont sujettes, soit par la mauvaise qualité ou la petite quantité de leurs menstruës ; soit après l’accouchement, lorsque les évacuations, qui doivent survenir s’arrêtent, ou ne coulent pas assez abondamment. Ces remedes sont aussi donnez avec succez dans les vapeurs qui sont accompagnées de convulsions, de difficulté de respirer, de ris & de pleurs successives, & d’autres accidens qui arrivent le plus souvent aux femmes, à l’occasion des suppressions de leurs ordinaires. La plûpart de ces remedes ont une odeur forte, penetrante & desagréable, comme la Ruë, la Sabine, la Valeriane & les Gommes Etrangeres : d’où on peut conjecturer qu’elles abondent en principes sulfureux, âcres & volatiles, par lesquels elles excitent dans le sang une fermentation capable d’augmenter son mouvement & sa fluidité, & de le rendre plus propre à surmonter les obstacles qui s’opposent à son évacuation périodique. »

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