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Zep, L’arbre dessiné, encre de chine et encres de couleur sur papier, 2023.

Spécialement créé par Zep, ce dessin fait l’affiche de l’exposition L’arbre dessiné au couvent Sainte-Cécile. À mi-chemin entre la représentation naturaliste et le propos narratif, il présente le portrait d’un majestueux platane et, au second plan, un rideau d’autres essences arboricoles qu’on peut deviner à leurs troncs… Ainsi que l’apparition, plutôt intimidée, du personnage de Titeuf !

Zep vit en Suisse, à Genève. Son nom est intimement lié à celui de Titeuf, son personnage phare qui célèbre cette année – avec la publication de Titeuf, le livre d’or et d’un nouvel album (Suivez la mèche) – son 30e anniversaire. Mais l’œuvre de Zep dépasse la seule traduction humoristique des questionnements de l’enfance. Zep observe aussi la nature en remplissant ses carnets à croquis d’arbres, son sujet de prédilection. Sa variété de styles traduit l’attachement de Zep à raconter et à représenter le monde des « grands », que ce soit par le biais de sa série Happy, par le blog qu’il a animé sur lemonde.fr, ou par sa collection de fictions en style réaliste qu’il imagine depuis 2013. Intitulé The End, le troisième opus de cette collection réunit sa passion pour la nature et les arbres, avec une fable confondante sur l’interconnexion entre la flore et la faune pour répondre aux agressions sans fin de l’homme à leur encontre.

Mais alors, pourquoi le platane ? C’est d’abord un arbre que Zep aime représenter dans les aventures de Titeuf, souvent de façon plus dénudée. Considéré aujourd’hui comme l’arbre urbain par excellence, le platane est aussi, dans la mythologie grecque, le symbole de la régénération (celle des plaques présentes sur son écorce). Grâce à sa résistance à la pollution et à la densité de son feuillage, il est depuis longtemps utilisé pour ombrager les routes, rues, places ou allées des villes. D’une grande longévité, il peut mesurer jusqu’à 50 mètres de hauteur. Cet arbre séduit « graphiquement » par les morcellements chromatiques de son écorce (les fameux rhytidomes), la densité et l’ampleur de son feuillage, l’épaisseur et les renflements de ses branches (à la mesure de leur taille), et par la beauté de ses feuilles, très proches de celles de l’érable.

Ode à la majesté de l’arbre, cette affiche raconte aussi un doux échange entre l’enfance et l’énergie de la nature.