
Imprégné de poésie, ce paysage surprend par la pureté de l’atmosphère et par la transparence de l’air glacial que Rembrandt arrive à suggérer.
Une chaumière, positionnée le long d’un chemin, se trouve au premier plan. Une femme, suivie d’un chien, s’y dirige. Derrière, on aperçoit un arbre dépourvu de feuilles.
À l’arrière-plan, à proximité d’un canal, une ville esquissée à la taille douce n’est pas identifiable avec certitude. Elle rappelle Diemen ou Ouderkerk.
Le grain délicat autour des arbres à gauche est caractéristique des premières impressions de la plaque, tandis qu’une brume semble envelopper la ville à l’arrière-plan. Pour obtenir ce rendu atmosphérique, Rembrandt utilise la fleur de soufre : une poudre qui, mélangée à l’huile, mord très légèrement la plaque, imitant ainsi la brume ou l’épaisseur des nuages.
Le groupement de chaumières, alignées en diagonale le long du canal, est l’un des motifs les plus courants dans les paysages gravés de l’artiste. Il introduit le spectateur dans l’image, pour lui permettre d’observer ensuite tout la richesse des détails que Rembrandt glisse à l’intérieur.