André Cottavoz est un peintre et lithographe français qui a appartenu au groupe des « sanzistes » et à l’École de Paris. Vers l’âge de 14 ans, il s’essaie à la copie de paysages tirés de l’Illustration avant de découvrir les œuvres de Vincent Van Gogh. Il emprunte alors un couteau et se met à peindre, ou plutôt à sculpter la matière, dans une pratique qui ne le quittera plus.
Un an après son entrée aux Beaux-Arts de Lyon, Cottavoz est réquisitionné pour intégrer le STO en Autriche : c’est à cette occasion qu’il rencontre Philibert Charrin. Libéré à la fin de la guerre et fortement marqué par ses années de captivité, Cottavoz réintègre finalement l’École des beaux-arts de Lyon avec Charrin où ils rencontreront Jean Fusaro et Jacques Truphémus. Ce groupe d’artistes invente alors le « sanzisme ». Face au cubisme, au surréalisme, au pointillisme et à tous les mouvements artistiques en « -isme », ils refusent de porter une étiquette et se revendiquent donc « sans -isme ».
C’est en 1953 avec le prix Fénéon que démarre véritablement la carrière de l’artiste. Il expose alors régulièrement à Paris, ville qu’il finit par quitter pour s’installer près de Cannes en 1958. C’est un véritable coup de cœur pour la Méditerranée, ses paysages et sa lumière. Cottavoz explore alors d’autres domaines : céramique, décoration de plaques émaillées ou gravures.
C’est certainement dans cette période que l’artiste réalise cette toile représentant les Bords de mer.
Au bord de la plage, Cottavoz choisit de représenter le paysage qui s’offre à lui. Positionné derrière deux chaises blanches et une forêt de parasols bleus et blancs qui rythment la composition, il nous amène à porter le regard vers la mer qui se distingue du bleu du ciel grâce au « bleu Cottavoz », que l’on retrouve sur de nombreuses toiles de l’artiste. Tous les éléments de l’œuvre ne sont pas lisibles au premier abord, ce qui nous pousse à observer le tableau sous différents angles afin d’en saisir tous les aspects.
Une femme sur la gauche observe le peintre. À droite, un autre personnage installé à une table sirote un rafraîchissement. La plupart des personnages sont tournés vers la mer et apportent du mouvement à la composition tandis que l’amoncellement de tables, chaises et parasols nous transporte sur l’une des nombreuses plages privées qui parsèment la côte d’Azur.
Le travail de peinture au couteau et les nuances de bleu, de jaune et de rose plongent le spectateur dans ce paysage azuréen en mouvement et fait émaner de la toile une lumière estivale. Un véritable appel, si ce n’est du large, des vacances à la mer !