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Laurent Guétal, Le Néron en hiver depuis Grenoble, 122 x 90 cm, huile sur toile, 1891.

Laurent Guétal (1841-1892), dit aussi l’Abbé Guétal, passa l’essentiel de sa vie au petit séminaire du Rondeau, près de Grenoble, dont il peindra plusieurs fois les alentours. Influencé par Jean Achard, il accorda dans son œuvre une place prédominante à la nature et notamment aux paysages de haute altitude qui lui vaudront le surnom d’« abbé des cimes ». Son goût prononcé pour la thématique s’inscrit dans le contexte du développement de l’alpinisme qui entraîna un intérêt grandissant du public et un développement des commandes.

Laurent Guétal fréquenta également l’École de Crozant et fut à l’origine de l’École dauphinoise (groupe d’artistes de la fin du XIXe siècle, spécialisé dans le paysage de montagne, grandiose et spectaculaire).

Il réalise cette toile représentant un paysage enneigé avec au loin, dissimulée par un arbre, la silhouette du Néron, à la fin de sa vie, en 1891. Il semble qu’il ait certainement représenté la vue qu’il avait depuis le petit séminaire, alors situé dans la vaste propriété du Marquis de la Valette au sud de Grenoble, au lieu-dit le Rondeau. Il est assuré que l’Abbé Guétal avait une connaissance intime du lieu qu’il représente à maintes reprises avec des variantes dans le point de vue ou dans le choix des saisons. La maîtrise du sujet lui permet donc de le peindre sous la neige, pour traduire les « effets » dictés par les couleurs du ciel, et prétexte à de subtiles nuances et ombres.

Dans cette œuvre, Guétal met sa passion au service de son art. Peintre en pleine maîtrise de sa pratique et alpiniste chevronné, il célèbre le paysage pour lui-même.

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Cabinet d’apparat réalisé par Thomas Hache à Grenoble entre 1695 et 1700, H. 194 cm L. 161 cm P. 61 cm.

Premier grand nom de la dynastie des Hache, Thomas Hache (Toulouse 1664 – Grenoble 1747) réalise ce cabinet d’apparat entre 1695 et 1700 dans l’atelier de Michel Chevallier à Grenoble. Il serait d’ailleurs l’un des premiers meubles réalisés par l’ébéniste dans la ville dauphinoise.

Meuble apparu au XVIe siècle en Europe, le cabinet est avant tout un meuble de collectionneur qui renferme des objets et des papiers précieux, des bibelots et des curiosités. Il prend donc majoritairement la forme d’une armoire rectangulaire à tiroirs ouvrant par une porte centrale.

À l’origine portatif, conjuguant les fonctions d’écritoire et de coffret, le cabinet se fait imposant à l’époque baroque avec son piètement à colonnes. Élaboré à partir de matériaux couteux et rares et richement orné, il sert le prestige des collections exposées dans les galeries, cabinets d’art et cabinets de curiosités.

Le cabinet d’apparat, conservé au couvent Sainte-Cécile, est l’un des premiers de cette forme à apparaitre dans la production de Thomas Hache (cabinet à deux vantaux reposant sur un piètement à colonne). L’ébéniste a également utilisé un décor marqueté à l’italienne avec en façade, et sur les côtés, des vases fleuris, des oiseaux, des papillons, des fleurs naturelles et stylisées, des feuillages teintés de vert ou encore des branchages.

Composé de différentes essences, ce cabinet reflète également la recherche des procédés de teinture des bois, initiée par Thomas Hache à Chambéry et visible avec la prédominance de la couleur verte, mais également l’utilisation de la loupe (excroissance du tronc) de frêne dont il fera, avec la loupe de sycomore, un grand usage.

© HVMC – Christophe Duranti