Premier grand nom de la dynastie des Hache, Thomas Hache (Toulouse 1664 – Grenoble 1747) réalise ce cabinet d’apparat entre 1695 et 1700 dans l’atelier de Michel Chevallier à Grenoble. Il serait d’ailleurs l’un des premiers meubles réalisés par l’ébéniste dans la ville dauphinoise.
Meuble apparu au XVIe siècle en Europe, le cabinet est avant tout un meuble de collectionneur qui renferme des objets et des papiers précieux, des bibelots et des curiosités. Il prend donc majoritairement la forme d’une armoire rectangulaire à tiroirs ouvrant par une porte centrale.
À l’origine portatif, conjuguant les fonctions d’écritoire et de coffret, le cabinet se fait imposant à l’époque baroque avec son piètement à colonnes. Élaboré à partir de matériaux couteux et rares et richement orné, il sert le prestige des collections exposées dans les galeries, cabinets d’art et cabinets de curiosités.
Le cabinet d’apparat, conservé au couvent Sainte-Cécile, est l’un des premiers de cette forme à apparaitre dans la production de Thomas Hache (cabinet à deux vantaux reposant sur un piètement à colonne). L’ébéniste a également utilisé un décor marqueté à l’italienne avec en façade, et sur les côtés, des vases fleuris, des oiseaux, des papillons, des fleurs naturelles et stylisées, des feuillages teintés de vert ou encore des branchages.
Composé de différentes essences, ce cabinet reflète également la recherche des procédés de teinture des bois, initiée par Thomas Hache à Chambéry et visible avec la prédominance de la couleur verte, mais également l’utilisation de la loupe (excroissance du tronc) de frêne dont il fera, avec la loupe de sycomore, un grand usage.


© HVMC – Christophe Duranti
