Œuvre du fonds présentée dans l’exposition « Napoléon autour de la Route des Alpes », cette gravure anonyme aurait été colorée au moment de l’entrée de l’Empereur à Grenoble en mars 1815.
Le dessin s’inspire toutefois largement de la gravure de Jean-Pierre Simon, réalisée vers 1807, et largement diffusée en reprenant les codes de représentation traditionnels de l’empereur.
Napoléon porte ainsi un bicorne, véritable marque de fabrique puisqu’il le porte « en bataille », face au public, et non pas « en colonne » comme la plupart de ses contemporains pour permettre à ses soldats de le reconnaître, orné d’une cocarde, qui rappelle que son propriétaire est un des héritiers de la Révolution française.
Vêtu d’une tenue de colonel des chasseurs à cheval, l’empereur arbore également la légion d’honneur, distinction française qu’il a mise en place au cours du Consulat, accompagnée du grand aigle de la légion d’honneur – plaque supplémentaire portée sur le côté gauche des habits – et d’une couronne de fer, distinction qu’il met en place lorsqu’il fut roi d’Italie.
Personnage aux multiples facettes, parfois adulé parfois critiqué, ce « portrait type » a fait l’objet de nombreux détournements par les caricatures anglaises ou allemandes à l’image de la gravure de Johann Michael Voltz faisant de Napoléon un boucher responsable de l’anéantissement de son armée.